Comment bien voyager en voiture avec des petits enfants

Si, si
c’est 
possible. 

Je vous jure. 

Et franchement, c’est surtout une question d’organisation. 

On me demande souvent comment je m’y prends, pour faire si bien supporter à mes Jujutrépides des (dizaines) d’heures de route sans les entendre broncher. 

A ces personnes, je tiens à répondre le plus honnêtement possible : 

Mon entrainement personnel étant ce qu’il est depuis la naissance de nos jumeaux, mon degré de tolérance aux couinements et autres hurlements est probablement nettement plus élevé que la moyenne. Le pré-requis de l’opération n’est donc pas tant de les réduire à un silence parfait, que de savoir supporter un certain niveau de jérémiades. 

L’autre point essentiel est le suivant : pour les avoir poussés assez loin dans leurs retranchements – un premier tour de Gaule à trois mois, et la découverte du Mexique nord-sud-est-ouest en voiture avant leurs deux ans – j’ai probablement moins de scrupules que les parents de progéniture dont les habitudes automobiles les plus audacieuses se bornent à l’aller-retour chez les grands-parents dans le département voisin : nous n’avons pas de mérite, les pauvres petits ont tout simplement appris à prendre leur mal en patience, depuis le temps.

Ces quelques données de bases remises en perspective, il existe toutefois des trucs et astuces à connaitre pour relever le défi du voyage en voiture avec de jeunes enfants, tous dépendant largement d’une organisation irréprochable. 

Je ne vous ferais pas l’affront de rappeler les évidences : prévoyez des boissons et victuailles
En quantité. 
Et distilles-les en conscience et selon un échelle précise, allant des produits saints – carottes ou concombres coupés, tomates cerises, oeufs durs, fruits, noix etc. – aux produits industriels type chips et biscuits à dégainer uniquement en cas de nécessité, voire même de bonbons, pour les situations d’urgence absolue. 
Attention au retour de bâton néanmoins, le fameux sugar rush, qui pourrait bien vous faire oublier trois heures plus tard les bienfaits de cette opération. 

Dans la mesure du possible, équipez vous du lecteur DVD portable, si votre voiture d’en dispose pas. Petit investissement, certes, mais dont l’utilité ne se démentira pas et l’amortissement sera assuré dès le(s) premier(s) jour(s) de route. 
N’oubliez pas de prendre les DVD à mettre dedans. 
Ce serait bête, quand même… 
(Nan mais si, ne riez pas, ça peut arriver.)

La playlist de leurs musiques préférées est évidement un must. 

Préparez vous simplement à supporter moralement et physiquement Katy Perry et le Roi Lion en boucle. 
C’est dur, mais pas infaisable. 

Pensez aux bons vieux cahiers de coloriage. 
Et aux feutres qui vont avec, naturellement.

Selon l’âge, un carnet leur permettant de dessiner et d’écrire ce qu’ils ont vu / fait durant leurs vacances peut s’avérer utile. 

Et puis, les jeux de révisions de votre choix sont légion, ne vous en privez pas : tables de multiplications, calcul mental, vocabulaire d’anglais, jeu des synonymes, des capitales, des pays … Ils sont infinis. 

Prêter votre portable pour les laisser jouer à des jeux représente parfois un sacrifice nécessaire, qui a l’avantage de générer un réel silence dans l’habitacle. 

QUI a dit “oh lala, les écrans, toussa toussa…”
‘Faut c’qui faut, les amis. 

Pour les plus grands qui auraient l’élégance de ne pas souffrir du mal des transports, n’oubliez pas les livres ou les bandes dessinées. 


Pour les plus petits (2-4 ans), ne sous-estimez pas le pouvoir du sirop contre la toux – même s’ils ne toussent pas…. Oh ça va, hein, on l’a tous fait ! – ou contre la nausée, qui aurait l’avantage de faire d’une pierre de coups si votre enfant est malade en voiture. 

Pour les puristes : couchez les tard ou crevez-les bien au sport la veille : cela augmente mathématiquement vos chances de les voir succomber au sommeil.  

Exiger d’eux qu’ils remettent leur ceinture (immédiatement) vous occupera probablement plusieurs heures dans la journée.

Il vous est possible également de leur demander des massages, qui auront l’avantage notoire de détendre vos épaules endolories. 


Vous pouvez également tenter les “minutes de pause” méditation. Parfois, sans que l’on sache trop pourquoi, ça marche.


Après… C’est malgré tout l’experience qui parle : savoir rebondir et saisir les opportunités,  gagner du temps avec un rien. 

Comme avec une bouteille de coca par exemple.

A peine l’aurez-vous ouverte, tout juste aura-t-elle fait pchiiiit, qu’ils se jetteront dessus. 
Il s’agit alors de refuser. De négocier. 
Puis de finalement céder et de la leur offrir en disant d’un air détaché : 
“Et le COCA, il s’appelle revient, les gars !”
Normalement, le môme devrait se mettre à examiner frénétiquement la canette pour la déchiffrer. Une affaire qui peut aisément vous faire gagner deux ou trois minutes avant qu’il ne vous dise dépité : ‘Bah non maman, j’ai bien r’gardé, ‘y a pas de nom “revient” marqué d’ssus !?”

#BadMumForEver


On reprend pour les deux du fond

Le GROS avantage 
des grands-parents, 

c’est qu’ils ont pris du recul,
eux.


Donc quand ils passent du temps avec nos gosses, ils partagent et leur apprennent des trucs auxquels nous, parents, ne pensons pas forcément, et qui nous dépassent généralement totalement. 

Les Jujutrépides étaient attablés au bar de la cuisine la semaine dernière avec leur papy. 
Celui-ci avait décidé de faire leur instruction diététique. Après leur avoir longuement expliqué les dangers de la malbouffe, il s’appliquait à leur montrer la différence entre les produits naturels, industriels et leur entre-deux : les produits faits maison. 

Si depuis leur naissance, le sujet est omniprésent dans leurs assiettes par le soin quotidien que j’apporte à la qualité nutritive de leurs repas, j’avoue n’avoir jamais pensé à en parler à mes fils sous cet angle.   

Les plans de travail de la cuisine ressemblaient donc à un vaste marché paysan du samedi matin, le frigo et les placards vidés de la quasi totalité des victuailles périssables de la baraque. 
Un petit tas de sucre en poudre ornait également le bar, grandissant à vue d’oeil, leur grand père ayant visiblement décidé de leur démontrer in situ la rapidité à laquelle les petites cuillers, apparemment sans conséquences, mine de rien, finissaient par s’accumuler et former une véritable dune au fil des jours et des mois de consommation. 

J’observais, désespérée et impuissante, les grains collants glisser sur le sol, écoutant d’une oreille le quizz infernal auquel les garçons étaient soumis, réfléchissant déjà à la meilleure manière de nettoyer ce carnage :

– “… Et donc, les garçons, dorénavant, les chips, est-ce qu’on va encore en manger ?!?”

Réponse collégiale de la marmaille : 

– “Naaaaaaaaaaaaan-papyyy-pass’que-c’est-un-produit-indutrieeeeeel-horriiiib’-et-qu’c’est-vraiment-déééégoûûûtaaaaant…” 

– “Très bien les p’tits.”

C’est alors que Trystan se dirige vers un énorme paquet de gâteaux, ouvrant consciencieusement la boite et plongeant tranquillement, mais avec beaucoup de sérénité, les doigts à l’intérieur, avant d’en sortir un biscuit et de le porter à sa bouche. 

Médusé, son grand-père lui dit alors :

– “M’enfin Trystan ! Qu’est ce qu’on vient de dire à l’instant ?!?!?”

Réponse du gosse : 

– “Oui Papy, mais r’garde c’qui y’a marqué dessus !!!”

En me penchant sur l’emballage je lis alors à voix haute : “so … good … and delicious*.”
*Si bon et délicieux

– “TU VOIS MAMAN !!!! C’EST ECRIT EN GROS QU’C’EST BON !!!”

#SaintePatience
#OnReprendPourLesDeuxDuFond
#EnMêmeTempsCesSalopardsLesEnduisentDerreur


Trop c’est trop

En fait, 

les gamins 

ont leur manière 

bien à eux
de nous faire passer les messages.



Ceux qui nous lisent régulièrement savent que mes fistons viennent d’achever leur classe de CP. 

Durant cette année charnière, nous dirons avec pudeur qu’ils ne se sont pas sentis très pressés de perfectionner leur apprentissage de la lecture, j’irais même jusqu’à dire qu’ils ont eu à coeur de prendre leur temps.  

Pour notre plus grand plaisir, une bonne partie des deux prochains mois de vacances seront donc placées sous le signe des révisions grammaticales, orthographiques et syntaxiques, histoire de leur permettre d’entamer le CE1 sans trop de lacunes.

Cela fait deux semaines qu’à leur immense joie et intense bonheur, nous consacrons quotidiennement une heure à chacun d’entre eux pour l’exercice de la lecture.  

Naturellement cet entrainement de compet’ les ravissant, les récriminations, la résistance et autres renâclements de la part de nos Jujutrépides sont monnaie courante. 
Malgré tout, je lutte et tiens bon chaque jour : “c’est pour votre bien”, leur répète-je en boucle, selon la célèbre formule consacrée.  

Histoire de ne perdre aucune miette d’apprentissage, je fais même de mon mieux pour intégrer nos petits exercices à la vie quotidienne de notre famille.  

Nous allions déjeuner l’autre jour, avec leur grand-père de passage au Cap, la salade et les différents plats prêts sur la table, lorsque celui-ci se penche vers son petit-fils, lui souriant avec encouragement : 

–  “Alors mon Tancrède, dis-moi, comment on épèle un avocat ?!” 
Je vois alors mon fiston le regarder en silence d’un oeil torve, l’air amusé, avant de l’entendre lui répondre : 

– “Fastoche papy : tu prends un ‘ro couteau, tu l’coupes en deux et après, t’enlèves la peau.”

#RasLeBolDeVosExos
#EnoughIsEnough
#FoutezMoiUnPeuLaPaix

Les wondermamas

Y’a des jours 

comme ça. 


Des jours où tu arrives à penser à tout

Si,si. 

Des jours où tu te rapproches – crois-tu – de l’idéal d’exigence irréaliste et irréel que tu t’es fixé – on se demande bien pourquoi, d’ailleurs – ou plutôt que tu as pris l’habitude de t’imposer, les longues années de ta vie de femme-mariée-mère-de-famille passant.  

Tu as racheté les gâteaux préférés des gosses juste avant qu’ils ne rentrent de l’école en hurlant à la mort car il ne peuvent pas vivre sans leur goûter feuilletés-noix-de-coco-pistache qu’ils aiment tant. 

Tu as appelé le plombier. Il est venu. Il a réglé le problème. Tu as déjà classé la facture. 

Tu as mitonné un petit plat maison original pour ce soir.
Tu sais que les morveux vont encore couiner qu’ils zaiiiiment pôôô çaaaa. 
Mais tu te dis que c’est néanmoins la bonne chose à faire. 

Tu as acheté des blocs de bouffe-pour-poissons-rouges, qu’on ne trouve qu’à l’autre bout de la ville, histoire qu’ils ne crèvent pas quand tu les auras abandonnés après-demain, dans leur bocal plein de flotte – ‘vaut mieux, notez-bien – pour les trois semaines de grandes vacances qui viennent. 

Tu as arrosé les plantes, coupé les feuilles mortes et tu leur a mis des vitamines. 
Histoire qu’elles tiennent le coup, elles aussi. 

Tu as épuré les soixante douze mails en attente qui restaient dans ta boite mail.
Y compris les quarante trois demandes de la complémentaire-santé qui te réclamait des copies d’ordonnances depuis mars. 
2017.  

Tu as écrit les deux chapitres que tu t’étais fixé d’écrire aujourd’hui. 

Tu as déposé la bagnole chez ce connard de garagiste qui a trouvé amusant de débrancher les phares – si,si, c’est possible – en oubliant de les reconnecter durant le contrôle technique la semaine dernière. 

Tu as emmené les lardons à leur leçon de natation. 
Tu leur a même bien séché les cheveux – qui leur arrivent sous les épaules maintenant – pour pas qu’ils tombent malades. 
(C’est l’hiver ici).
Vingt minute chacun. 
Au bas mot.  
Tu as recousu les deux peluches qui attendaient leur opération à coeur ouvert depuis trois mois. 
Un carnage. 
Mais bon. C’est connu, les cicatrices, ça donne un charme fou. 

Tu as détartré la machine à café pour que ta tendre moitié puisse à nouveau s’en faire couler un demain matin. 

BREF. 
Il ne reste plus RIEN sur ta to-do list de la journée. 

RIEN. 

Dans ce bas monde où la vie est semble-t-il une longue suite de combats, tu te sens fière et productive. Tu as l’impression d’avoir été utile et efficace. 

Dans tes bons jours, tu t’imagines même que les membres de ta famille ont un peu de chance de t’avoir sous la main, pour faire tout cela pour eux. 

Tu penses que tu adorerais, toi aussi, qu’un jour, maintenant que tu es adulte, quelqu’un le fasse pour toi. Allège ta vie et te la facilite comme ça…

Et puis, sur ces entre-faits, les mômes rentrent. 

Ils foncent vers le placard à gateaux. 
Ils l’ouvrent. 
Ils attrapent leurs biscuits et vont les boulotter devant leur dessin animé préféré. 

Sans même te regarder.
Comme si de rien n’était. 

Ils n’ont rien vu. 

Et c’est bien normal. 
Puisque c’était ce que tu voulais. 

Mais bon. 

#CoupDeSpleen
#LesMèresDelOmbre

https://www.facebook.com/MargauxMotinillustratrice/

Gorille dans la brume

Je déposais les enfants 

au centre aéré hier. 


Oui, je sais. 

Encore le centre aéré. 

Mais j’assume.

Bref, c‘est pas l’propos. 

Je disais donc au revoir aux Jujutrépides devant le portail de l’école, encore un peu dans les brumes de mon sommeil, à cette heure matinale. 

C’est alors que l’une des petites copines de mes fistons, qui arrivait également avec sa maman, s’est figée à mes pieds, son adorable petit visage relevé vers moi, avant de me dire de son plus beau sourire : 

– “Bonjour Pom’ ! Dis donc’, tu t’es coiffée avec un fil électrik’ c’matin !?”  
Franchement, j’ai hésité. 

Pour plein de raisons. 

Réponse a, vexée 
“Nan-mais-dis-donc-petite-morveuse-on-n’a-pas-encore-sept-ans-et-on-veut-déjà-faire-de-l’humour-?-Alors-écoute-moi-bien-la-vraie-blague-c’est-t’as-mis-les-doigts-dans-la-prise-ce-matin-okay?-Quitte-à-te-foutre-de-ma-gueule-fais-le-bien,vu?
Réponse b, ironique 
“Hum. T’as fait l’école du rire, ma biche ?”

Réponse c, rationnelle 
“Ma petite chérie. Je fais repousser mes cheveux après les avoir eu très courts, du coup, pendant quelques temps, je dois supporter de les avoir un peu de toutes les longueurs sur la tête. C’est pas très agréable, mais c’est ainsi.”  

Réponse d, coupable 
“Mon petit chat, tu sais bien que c’est l’hiver au Cap maintenant, donc il n’est plus possible de laisser les cheveux sécher naturellement comme en été. L’option brushing tous les deux jours est, tu t’en doutes, relativement irréaliste. Reste donc la solution sèche-cheveux, vite-fait – certaines petites personnes rajouteront mal-fait – pour un résultat version Jackson-Five. Tu verras dans quelques années, quand tu seras grande, c’est pas facile d’avoir l’air toujours bien coiffée, je t’assures…” 
Réponse e, parentale & politiquement correct
Je souris et je la prends dans mes bras. 
Parce que, entre nous – en fait… En vrai… – c’était vraiment mignon.

Police familiale

J’étais dans ma chambre,

l’autre jour, 

en train de m’habiller. 


Ou plus exactement de chercher comment m’habiller avant de sortir ce soir-là.  

Je passais donc différent vêtements, me regardant vite-fait dans le miroir, insatisfaite du résultat. 

C’est là que j’entends dans mon dos la porte grincer, et de petits pas feutrés avancer sur le sol. En regardant dans la glace au dessus de mon épaule, je vois alors mon fiston, dans son pyjama en pilou, s’assoir discrètement, sur le bord de mon lit, ses petites jambes encore trop courtes pour toucher le sol, se balançant doucement dans le vide. 

Il me regardait en silence, me détaillant des pieds à la tête. 
Après lui avoir souri avec amour, j’ai continué mon essayage, en oubliant presque sa présence. 

Au bout d’une bonne dizaine de minutes passées à interchanger les robes, les jupes, les hauts et les escarpins, je l’entends alors qui me dit le plus sérieusement du monde : 

– “Nan maman, pas cette robe là.”

– “Ah vraiment, mon coeur ?”

– “Non vraiment pas.”

– “Mais… C’était celle pour laquelle j’allais me décider pourtant…”

– “Oui… Mais… Non…”

Devant son air terriblement sérieux, j’en ai oublié que je m’adressais à un enfant de 6 ans. M’échappe alors un : 

– “Mais… Mais… Pourquoi chéri ?!”

– “Pass’que.”

– “C’est la couleur ?”

– “Non, j’aime bien ce rose.”

– “Alors c’est parce que ça ne me va pas ?”

– “Non, t’es belle.”

– “Bah alors Trystan ?!?”

– “Le problem’ de ta rob’, maman, c’est qu’elle est trop courte.”

– ?! Trop courte ? M’enfin, elle m’arrive juste au dessus du genou !”

– “Oui, mais même. C’est trop court.” 

Je pense alors qu’après le refus des jeans déchirés, mes fils font définitivement montre d’un conservatisme à toute épreuve. 
Mais avant d’avoir pu partager vertement le fond de ma pensée avec lui, mon petit garçon, d’un air mi triste mi inquiet, m’a littéralement cloué le bec :  

– “Faut pas t’habiller trop jolie, maman, sinon y’a des monsieurs qui risquent de tomber amoureux d’toi, et moi j’voudrais pas trop changer d’papa.” 

#AllezHopToutLeMondeEnPantalon
#CalméeDirectLaMama
#PoliceFamiliale

Résiste, prouve que tu existes !

Evidemment, 

aucun parent ne peut 

vraiment résister…


Je parle de ce moment suspendu, lorsque nos enfants viennent le soir à pas de loup nous rejoindre dans notre lit, leurs yeux de cockers dépressifs implorant tous les dieux et autres divinités de bien vouloir les accepter, tout contre notre coeur, au creux de notre sanctuaire nocturne, pour un dernier câlin… 


Je connais peu de papas ou de mamans, dont la force de caractère est suffisamment puissante pour refuser l’offre et renvoyer manu militari le pleurnicheur dans ses pénates. 


Si, naturellement, les premières minutes de ces indescriptibles instants de tendresse durant lesquels notre petit moutard réfugié – et bientôt endormi – dans nos bras 
sont indiscutablement merveilleux – notre nez snifant avec délectation son petit cuir chevelu qui embaume le shampoing pour bébé – la réalité prend rapidement le pas sur le rêve, mettant sérieusement en danger notre qualité de sommeil. 

Sans parler des mauvaises habitudes rapidement instaurées et fortement déconseillées par toutes les sommités du monde pédo-psychiatrique moderne – mais ne nous inquiétons pas, dans vingt ans, on nous expliquera le contraire – ni de la nécessité d’investir dans un équipement de bon niveau (minimum Queen Size, le lit), laisser nos moutards dormir avec nous présente de nombreux inconvénients qu’il est bon de se remémorer lorsque le lardon passe la porte de notre chambre :


1. Mieux que les chaudières à gaz… Les enfants ! 
Pour une raison qui m’échappe, et qui répond partiellement à mon questionnement de la semaine dernière, les gosses sont capables durant la nuit de générer un degré de chaleur – sans mauvais jeu de mots – assez surprenant. 
Si cela présente bien quelque avantage en hiver, j’avoue que le système gémellaire – en vigueur chez nous – de double bouillottes, finit par faire monter la température du lit au delà du raisonnable et de ce qui est médicalement tolérable pour la santé d’un parent normalement constitué.   

2. Mieux que les concerts philharmoniques dispendieux… Les enfants ! 
De même, nos Jujutrépides ronflant presque aussi fort que qui vous savez, le concert général ainsi produit dépasse de loin le niveau de décibels accepté par les autorités, compromettant très sérieusement l’endormissement de la dernière personne demeurée éveillée dans ce putain de plumard.
(Je vous laisse deviner de qui il s’agit.)  

3. Mieux que la lessiveuse… Les enfants ! 
Ceux qui en ont fait l’expérience le savent : les enfants, durant leur sommeil, c’est mobile. 
Très mobile. 
Pour les autres, vous avez bien dû tomber un jour sur cette pub d’une célèbre marque de couches pour enfants qui a filmé un morveux durant toute une nuit : en bonne machine à laver, le môme peut se retourner jusqu’à 1500 fois avant son réveil. 
Je sais, ça laisse rêveur. 
En revanche, ça empêche clairement les autres de dormir. 

4. La stratégie de l’étoile de mer
Je ne suis pas toute à fait certaine que cela ne soit pas le fruit d’une stratégie volontaire et consciente, murement réfléchie. Je leur laisse le bénéfice du doute, par pure bonté d’âme :
Le talon dans les côtes de maman, l’index gauche dans la narine de papa, la tête sur les fesses du frangin… Les enfants ont l’art d’occuper l’espace et de se répandre sur le matelas, pourtant restreint mais proportionnellement bien supérieur à la surface de leur propre corps, un peu à la manière des magnifiques échinodermes colorés que l’on ramasse sur les plages…

En général, le parent finit par renoncer sur les coup de 01:00 ou 02:00 heures du matin, et va terminer sa nuit… Dans le petit lit-une-place glacé abandonné par le gamin en début de soirée.

#SoyonsForts
#SavoirDireNon
#Résistons



Moi quand j’s’rai grand je serai…

Nous étions 

à la station essence

l’autre soir.


Après la leçon de natation des Jujutrépides. 

Le monsieur nettoyait consciencieusement le par-brise de la voiture pendant que le carburant descendait dans le tuyau. 

Trystan l’observait, un petit sourire énigmatique aux lèvres. 

– “Moi, maman, quand j’s’rai grand, j’veux faire ce métier là.”

– “Pompiste ?!?!?”

– “Oui.”

– “Ah. Ok. Comme tu veux bébé. Mais tu sais, c’est pas un métier facile. Tu passes ton temps les mains dans le cambouis, dehors même quand il fait froid et qu’il pleut, à servir des gens qui ne sont pas toujours gentils…”

– “Oui, j’vois bien m’an.”

– “Mais alors, pourquoi tu veux le faire quand même ?”

– “Pass’que comme ça, j’pourrais t’offrir l’essence à chaque fois que tu dois remplir ta voiture !”

– “?!?…!”

Le coeur un peu retourné par sa déclaration, je me suis jetée sur mon fiston pour le couvrir de baisers.

J’aurais du me douter que le frangin, assis à l’arrière de l’habitacle, en prendrait ombrage.

Après avoir redémarré, nous roulions sur la corniche au bord de l’océan, sur le chemin de la maison, lorsque Tancrède – resté inhabituellement silencieux jusque-là – s’est écrié : 

– “T’as vu maman !!! Le ciel !?”

– “Oooh, oui, tu as raison chéri, le coucher du soleil est magnifique ce soir, il est tout rose et orange.”

– “Oui, hein, maman !”

– “Oui chéri, c’est trop beau !”

– “Et bin moi AUSSI j’sais c’que j’vais faire plus tard comme métier !”

– “Ah ? Dis moi !”

– “‘J’s’rai COSMONAUTE !”

– “?!?”

– “Comme ça, j’pourrai t’prendre plein d’photos des couchers d’soleil depuis l’espace… C’est quand même BEAUCOUP PLUS joli que de l’essence !”

#LaConcurrenceGémellaire
#LesFilsàMaman
#EtDesMétiersClassiquesCestpossibleOuPas?



Tous à poil

Pourquoi les enfants 

n’ont-ils jamais froid ?


En ce début d’hier austral au Cap, et devant le nombre chaque jour plus élevé de mères en furies que j’entends s’égosiller dans la cour de l’école, je me permets de soulever la question :


POURQUOI, malgré tous nos efforts pour les couvrir correctement, retrouve-t-on nos moutards systématiquement à moitié – voire entièrement – débraillés, 
en manches courtes ou pieds-nus alors qu’il fait 12° celsius dehors, chaque après-midi lorsque nous les récupérons ?

J’ai pensé rajouter plusieurs couches d’habits – le Damart, le sous-pull, le sweat, le pull et enfin le manteau ou le Kway – croyant atténuer ainsi la difficulté. 

En réalité, cela n’a fait qu’accentuer leur effeuillage pathologique. 

J’ai alors tenté de remonter à la source et d’identifier les raisons qui poussent nos lardons en chaleur – mouahaha… – à un tel rejet vestimentaire. 


Après réflexion,  je pense qu’il existe plusieurs explications, CUMULATIVES. 

Par pure bonté d’âme et solidarité parentale, et afin de calmer vos interrogations brûlantes – ok, j’arrête – je les partage aujourd’hui avec vous : 


1. Ils passent leur vie à sauter, courir, monter, descendre, crier, hurler, à se dépenser et à faire tourner la machine. Ils ont donc objectivement chaud. 


2. Ils n’ont pas encore été totalement formatés par les adultes : ils portent toujours en eux l’instinct pré-historique de liberté qui leur intime l’ordre de refuser les accessoires qui les engoncent, les limitent, les restreignent, les cantonnent.  


3. Ils s’en fichent. Ils sont concentrés sur autre chose. Sur les jeux avec les copains, leurs délicieux goûters, les lézards à torturer dans la cour de récréé… Ils ont juste plein d’autres trucs à faire bien plus intéressant qu’à penser à mettre leur pull.


4. On leur a dit d’enfiler leur petite laine deux cent fois durant les dernières 48 heures. 
Par définition, ils font le contraire de ce qu’on leur dit. 
Toujours. 
Ce sont des enfants. 
C’est leur job, de nous contredire
Tout le temps. 


5. En vrai, ils adoooorent tomber malades ! 
C’est l’excuse parfaite pour rester à la maison à glander devant la télé avec des bols de gateaux et des fruits-plein-de-vitamines, au lieu d’aller se fatiguer à apprendre les phonèmes et les syllabes sur les durs bancs de l’école. 
Franchement, y’a pas photo. 

Voilà. 

Entre nous, ça se tient. 

Courageux mais pas téméraire

Parfois, 

les petits garçons, 

ils sont tellement fanfarons,

qu’on a vraiment envie 
de les pousser dans leurs retranchements. 


Nous rentrions de l’école hier, lorsque Trystan s’est écrié avec enthousiasme, depuis l’arrière de l’habitacle : 
– “Maman, j’ai SUPER mal à la jambe depuis ce matin !”

Ayant l’habitude de ce genre de saillies, je me contente d’acquiescer :

– “Ah oui ?!”

– “Oui. J’crois ki’ faut opérer, tu sais…”

Dissimulant difficilement un sourire, je décide d’investiguer :

– “Et qu’est-ce qui te fait dire ça mon coeur ?”

– “En fait… J’pense que ce sont les ligaments. En fait.

J’ai de plus en plus de mal à cacher mon amusement.

– “Tiens donc ! Les ligaments ! Qui c’est qui t’a parlé de ça ?”

– “C’est à l’école, le papa de Maxine qui s’est fait mal là.”

– “Ah. Mais tu sais, chéri, si on t’opère, tu vas avoir une grosse cicatrice sur la jambe, hein.”

Observant mon fiston dans le rétroviseur de la voiture, je le vois le visage rayonnant, visiblement fier à l’idée de porter les stigmates de son calvaire médical.
Je sens bien que je fais fausse route dans mon argumentation et dois rapidement changer mon fusil d’épaule :

– “… Et puis… Ça fait HYPER mal tu sais, ce genre d’opération.”

Devant son air de plus en plus bravache, je décide de tenter le tout pour le tout :

– “… Enfin, tout ça, c’est si tu supportes l’énoooorme piqure qu’ils te feront pour t’endormir.”

Je vois enfin son petit minois se décomposer dans le miroir. 

– “Hein ?!? QUELLE Piqure ?!”

– “Bin celle qui t’anesthésie mon amour…”

Je le vois alors réfléchir très sérieusement, bien calé sur son ré-hausseur. 
Au bout de quelques longues minutes, il finit par me dire : 

– Nan mais… P’t’êt’ qu’avant… On devrait essayer les p’tites pilules, tu sais, celles k’on met sous la langue… ?”

– “Tu parles des granules homéopathiques d’Arnica chéri ?”

– “Oui voilà…”


#Voilà
#CourageuxMaisPasTéméraire